LE PLUS BEAU SON DU MONDE

Interroger l’imaginaire sonore

Chacun·e porte en soi une expérience du sonore dont certains moments singuliers, qui ont ouvert les portes de la perception et de l’imagination, restent ancrés sous forme de souvenirs. Pour les décrire, les mots sont un mal nécessaire, mais non suffisant. Et si l’on essayait de faire résonner ces expériences sonores au-delà de l’intime pour, peut-être, en partager l’émerveillement ? Conçu par quatre compositeurs et un musicologue-ethnographe, Le plus beau son du monde / Il suono più bello est un projet pluridisciplinaire qui puise dans une multitude d’expériences d’écoute singulières, récoltés sous formes d’entretiens, pour élaborer un objet hybride entre documentaire radiophonique et composition musicale. L’objectif est d’adresser au public une série d’épisodes qui seront autant de plongées dans l’imaginaire sonore d’une personne …enrichi par celui des musiciens qui l’auront retraduit en son.

Royaumont, novembre 2019 

Les membres du collectifs /nu/thing (fondé en 2012) ont une longue expérience du travail collaboratif sur des projets compositionnels de différents formats. Ils ont réalisé en 2018-2019 des esquisses en vue du Plus beau son du monde, puis ont proposé à Nicolas Donin de les rejoindre pour concevoir collectivement le protocole et la forme du projet, à mi-chemin entre une enquête de sciences sociales sur l’écoute et un projet de composition électroacoustique collective. Grâce à la Fondation Royaumont et au réseau SON:S, une première résidence à Royaumont du 24 au 26 novembre 2019 a permis d’élaborer un mode d’enquête à base de questionnaire semi-directif dont les prises constitueront le matériau de base (non exclusif) de la composition. Les différentes options compositionnelles (style, technique, format) ont été débattues. La disponibilité et la gentillesse des équipes de Royaumont a permis de passer directement à la pratique, en « testant » sur plusieurs d’entre eux avec succès la méthode d’entretien.

Suites envisagées

La suite logique de cette résidence est l’écriture d’un « pilote » puis d’un numéro zéro de la série, avec le soutien de partenaires coproducteurs et diffuseurs. En février 2020, les entretiens-tests réalisés à Royaumont ont fait l’objet d’esquisses sonores fragmentaires par les membres de /nu/thing (entre la France, l’Italie et les Etats-Unis) ce qui a conduit à une maturation collective du format imaginé. Cette étape devrait être suivie d’une seconde session de travail in situ au cours de l’année 2020.


Photo : Andrea Agostini, Andrea Sarto, Daniele Ghisi, Eric Maestri, Nicolas Donin (de g. à d.), 26 novembre 2019.