Capture d’écran de la mappemonde sonore Aporee (https://aporee.org/maps/)

La journée d’étude interdisciplinaire « Mappemondes sonores au XXIème siècle. Une autre approche des lieux » organisée par Noémie Fargier, chercheuse postdoctorale à l’EHESS (CRAL), aura lieu le vendredi 3 septembre 2021 à l’ EHESS, 54 Boulevard Raspail, 75006 Paris (Salles BS1_28 & BS1_05 – sous-sol).

*Conditions sanitaires/Accès à l’événement*

Compte tenu du contexte sanitaire, l’accès à la journée d’étude n’est possible que sur inscription préalable (merci d’écrire à noemie.fargier@ehess.fr) et sur présentation :

du Pass sanitaire

ou d’un résultat de test PCR négatif de moins de 48h 

ou présentation d’une preuve de guérison récente du Covid (plus de 11 jours et moins de 6 mois)

Le port du masque est obligatoire dans l’enceinte du lieu où se déroule la journée d’étude.

Les cartes sonores en ligne utilisent la technologie des web maps pour associer la prise de son d’un lieu à ses coordonnées géographiques, et ainsi apporter des informations sonores sur une localité, dont la carte nous offre un aperçu visuel. Cette pratique de la prise de son en extérieur (dans l’espace naturel ou l’espace public) et cette collecte de sons in situ, communément désignées par le terme de « field recording » [enregistrement de terrain], mais aussi, dans le monde anglophone, par celui de « location sound » [son d’un lieu], sont à la fois liées au développement de l’écologie acoustique initiée par Raymond Murray Schafer et le World Soundscape Project à la fin des années 1960 et à celui de techniques d’enregistrement portatives. Celles-ci ont permis, à partir des années 1970, à quelques passionnés, artistes, techniciens ou chercheurs, de s’aventurer seuls, en dehors des studios, pour enregistrer les sons de leurs environnements proches ou ceux de territoires éloignés, dans des conditions climatiques mettant souvent à rude épreuve leurs équipements. À partir du milieu des années 2000, le développement d’enregistreurs numériques portatifs de bonne qualité permet à des milliers d’individus de se lancer dans des enregistrements de terrain, en toute autonomie. C’est également à cette même période que le champ interdisciplinaire des sound studies a commencé à se développer, ouvrant la voie, au sein des sciences humaines et sociales, des études artistiques et intermédiales, mais aussi de l’architecture et du paysagisme, à une autre approche sensible, introduisant une attention au sonore et à l’écoute venant contrebalancer ou interroger l’hégémonie du visible, et stimulant de nouveaux territoires de recherches et de création.

Les cartes sonores en ligne, apparues au milieu des années 2000, en sont une des manifestations les plus intéressantes, en tant que médium audio-visuel invitant à une autre approche du réel, et en tant que dispositif de création de savoirs.  Leur étude tisse des réseaux de réflexion sur la cartographie et l’archive, sur le son, l’écoute et l’audio-vision, sur notre approche sensible des lieux, dans le monde réel et sa représentation, ainsi que sur nos expériences virtuelles du monde, via les nouveaux médias. Elles constituent un terreau d’analyse passionnant pour les chercheurs en sciences humaines et sociales ainsi qu’en art et médias, incitent à croiser les approches, et à associer recherche et création.

Durant cette journée d’étude, qui vise à réunir des chercheurs issus de multiples disciplines dont l’intérêt se porte ou vient à se porter sur la cartographie sonore, nous nous concentrerons sur les cartes sonores mondiales, allant au-devant du défi qu’elles posent dans l’articulation entre local et global.

Nous proposons aux contributeurs plusieurs axes de réflexion, portant sur les contenus sonores, la construction de ces cartes en ligne, ou leur usage.

Crédit image : Capture d’écran de la mappemonde sonore Aporee

PROGRAMME

9h15 Accueil des participants

  • 9h40 Introduction – Noémie Fargier (EHESS)

1/ Cartographies sonores : approche épistémologique.

Modératrice : Pauline Nadrigny (Université Paris 1)

  • 10h Grégoire Chelkoff (ENSA Grenoble – UMR AAU – laboratoire CRESSON) – « Cartophonies sensibles : la construction d’une mémoire sonore des lieux. Écouter le monde pour le transformer ? ».
  • 10h30 Alexandre Chèvremont (Inspé-Lyon 1 – laboratoire IHRIM) – « De la cartographie sonore au retentissement : esquisse d’une phénoménotechnique émancipatrice ».

11h Discussion

11h20 Pause-café

2/ Usages sociaux, pédagogiques et scientifiques des cartes sonores en ligne.

Modérateur : Antoine Freychet (Université Paris 8)

  • 11h40 – Ilaria Sartori (École Supérieure de Musique de Catalogne – Fondation Phonos – Groupe de Technologie Musicale, Université Pompeu Fabra)  – « Cartes sonores participatives à freesound : un outil pédagogique, de recherche, de création et d’activisme social ».
  • 12h10 – Burlat Maé (Université Paris-Est Créteil) – « Cartographie de la gêne et des sons ordinaires de la ville : pour une meilleure appréhension des enjeux politiques et sociaux liés au bruit ».

12h40 Discussion

13h Pause déjeuner

3/ Détournements artistiques et outil pour les études d’œuvre.

Modérateur : Makis Solomos (Université Paris 8)

  • 14h30 – Azadeh Nilchiani (Université Gustave Eiffel) – « Deux usages pour les cartes sonores : de la création sonore à l’analyse de l’œuvre ».
  • 15h00 – Sylvie Dubois (Université Paris 8) – « L’Italie en sons : cartographie sonore de films néo-réalistes et différences de représentations ».
  • 15h30 – Estelle Schorpp (Beaux-Arts de Paris) et Allan Deneuville (EUR ArTeC) – « La transidentité des paysages sonores urbains à l’ère de la globalisation : déjouer les processus d’exotisation des mappemondes sonores ».

16h00 Discussion

16h30 Pause-café

4/ Les cartes sonores en ligne, paroles de praticiens.

Modératrice : Noémie Fargier (EHESS)

  • 17h00-18h00 Table-ronde.

Avec Grégoire Chelkoff, Ilaria Sartori, Monica Fantini, Félix Blume, Sara Lana et Udo Noll.

18h00 Discussion

18h30 Clôture de la journée d’étude

………..

Organisation de la journée d’étude : Noémie Fargier (EHESS – CRAL)

Comité scientifique :

  • Jean-Marc Besse (EHESS)
  • Pauline Nadrigny (Université Paris 1)
  • Makis Solomos (Université Paris 8)

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